La polémique n'aura pas duré 48 heures. En demandant à Agnès Saal de démissionner, la ministre de la Culture Fleur Pellerin a visiblement préféré couper dans le vif. Il fallait éviter que se répète le calamiteux effet feuilleton des révélations sur les frais de rénovation des bureaux de Matthieu Gallet, son prédécesseur à l'Institut national de l'audiovisuel.
Le montant de ses notes de taxi - 40 000 euros en dix mois -, alors que la PDG de l'INA dispose d'une voiture avec chauffeur, a choqué l'opinion publique et provoqué les moqueries sur les réseaux sociaux. Agnès Saal a beau annoncer avoir déjà remboursé les frais privés, et notamment les 6 700 euros dépensés par son fils qui disposait de son code, rien n'y a fait. D'autant que les syndicats de l'établissement public sont montés au créneau, se faisant l'écho de la colère des salariés.
En cette période de disette budgétaire, les dirigeants doivent montrer l'exemple. C'est en tout cas ce qu'affirme Fleur Pellerin qui sanctionne ainsi rapidement Agnès Saal, haut fonctionnaire de 57 ans promettant pourtant à son arrivée une gestion rigoureuse du budget de l'INA.
Une démission évidente, selon Jean-Jacques Cordival. Le président du syndicat CGC Médias estime que les dirigeants des entreprises audiovisuelles publiques se doivent de respecter une loi morale. « Si vous ne respectez pas les règles dans les jours qui suivent votre mise en cause, vous êtes amené à donner votre démission. C’est quand même insensé que des dirigeants d’entreprises publiques ne le fassent pas. Je pense que les gens qui sont à la tête d’une entreprise d’Etat, avec l’argent des contribuables français, doivent eux-mêmes être irréprochables. »