Racisme: le gouvernement français veut accentuer la répression

Manuel Valls a promis de « ne plus rien laisser passer ». Le plan de lutte contre le racisme et l’antisémitisme, dont les principales mesures ont été présentées ce vendredi, prévoit un renforcement de l’arsenal répressif. Les motivations racistes lors de la commission d’un crime ou délit seront aussi, désormais, une « circonstance aggravante ».

Lors de ses vœux aux Français, le 31 décembre 2014, François Hollande en avait fait une « cause nationale ». Et les évènements dramatiques qui ont suivi ont encore renforcé la détermination affichée par le gouvernement français à faire de la lutte contre le racisme et l’antisémitisme un enjeu politique fort.

C’est à Manuel Valls qu’est revenu le rôle de détailler ce plan, ce vendredi avec un objectif affiché : battre en brèche la montée du populisme xénophobe. « Dans une France travaillée par le populisme, notre devoir est d'organiser le sursaut », a insisté le Premier ministre. « Les Français juifs ne doivent plus avoir peur d'être juifs. Les Français musulmans ne doivent plus avoir honte d'être musulmans », a exhorté celui qui, aux lendemains des attentats de janvier, évoquait « un apartheid social, ethnique, territorial » en France.

Répression accrue

Parmi les mesures annoncées dans le cadre de ce plan doté d’une enveloppe de 100 millions d’euros sur trois ans, il y a d’abord le volet répressif. Désormais, commettre un crime ou un délit avec des motivations racistes ou antisémites constituera une « circonstance aggravante ». Une nouveauté dans le Code pénal français.

Autre axe d’action affiché par le Premier ministre : un contrôle accru des paroles et des textes. Désormais, les propos racistes « ne relèveront plus du droit de la presse, mais du Code pénal ». Manuel Valls a également annoncé des mesures spécifiques poutr lutter contre la diffusion des idées racistes sur internet, notamment par la création d’une cellule spécifique, une « unité de lutte contre la haine sur internet ». De plus, Manuel Valls a affirmé qu’à l’avenir, les hébergeurs de contenu seront désormais tenus de « disposer d’une représentation juridique en France ».

Volet pédagogique

Mais le Premier ministre a aussi évoqué un autre axe d’action. « C'est par l'éducation, la pédagogie et la compréhension de l'autre qu'on peut contrer les clichés et les images négatives », a-t-il insisté. Il a promis un renforcement de la formation des enseignants, qui seront incités à multiplier les travaux pédagogiques et activités parascolaires propres à battre en brèche racisme et antisémitisme. « A chaque étape de la scolarité, un lieu de mémoire sera visité », a-t-il affirmé.

Partager :