Avec notre envoyée spéciale à Boisseuil, Valérie Gas
L’ambiance était chaleureuse à l’issue du meeting de Manuel Valls à Boisseuil, entre sourires et poignées de main. Mais juste avant dans son discours, le Premier ministre a adopté un ton beaucoup plus grave pour dénoncer le Front national et ses outrances, comme il le fait désormais à chacun de ses déplacements de campagne. « Je suis venu vous dire qu’il y a un danger, a prévenu Manuel Valls. Et pourtant il y a comme une étrange accoutumance, presque une forme d’endormissement généralisé. Le Front national est en passe de devenir le premier parti de France. »
Une mise en garde au nom des valeurs de la gauche et de la République que Jean-Christophe Cambadélis a relayée lui aussi : « Madame Marine Le Pen a fait les fonds de poubelles de l’extrême droite, de l’antisémitisme, de la xénophobie ». « Le seul rempart contre le Front national, ce sont les socialistes. Ce n’est pas la droite qui hésite », a ajouté Manuel Valls qui s’en est pris aussi à Nicolas Sarkozy : « Le président de l’UMP n’a comme seul objectif qu'une revanche sur nous, sur ses amis, sur lui-même. Mais c’est plus grave, une revanche sur les Français qui lui ont dit qu’ils ne voulaient plus de lui. »
Partout où il passe, Manuel Valls essaie de remobiliser, de réveiller les candidats socialistes en leur donnant des adversaires à combattre. Objectif : tout faire pour limiter la défaite du Parti socialiste annoncée par les sondages.