Bruxelles a donné, la semaine dernière, un nouveau délai de deux ans à Paris pour revenir sur les 3 % de déficit mais il faudra, a dit la Commission, faire davantage d’efforts d’ici là. Interrogé par les lecteurs du Parisien, François Hollande assure que la France trouvera bien quatre milliards d’euros d’économies supplémentaires cette année.
Mais surtout, dans cette interview, le président français entre en campagne contre le Front national. Il commence déjà par prononcer son nom. Au salon de l’Agriculture il y a dix jours, face à l’influence grandissante du Front national dans le monde rural, le président en était resté à une mise en garde générale contre le « populisme ». Cette fois, François Hollande fait ce constat direct : un parti d’extrême droite est le premier parti de France. Et le président a cette formule-choc : « Il faut arracher les électeurs au FN. »
Un discours qui se muscle parce qu’à deux semaines et demi du premier tour des départementales, le scénario noir se précise pour Solferino : le FN en tête, le PS éliminé dans un canton sur deux. Colère froide ces derniers jours d’un dirigeant de la majorité : « On ne peut pas passer les dernières années du quinquennat à commenter la marche vers le pouvoir du Front national. »
Pour François Hollande comme pour son Premier ministre, le FN est désormais le premier adversaire mais la responsabilité de sa montée est collective. Les électeurs du FN sont déçus de la politique en général, dit le président, pas de la sienne en particulier.