Dans la foulée de sa visite à Guiuan, le président François Hollande a annoncé une aide exceptionnelle de 1,5 million pour la reconstruction, en plus des 50 millions offerts jeudi via l’Agence française de développement. Un soutien bienvenu au pays des typhons. Mais François Hollande prêche devant un auditoire convaincu de l’urgence d’agir, rappelle notre correspondante à Manille Marianne Dardard.
Aux Philippines, pays le plus touché par les désastres naturels, le changement climatique est déjà une priorité dans le budget national et en politique. Le phénomène est considéré comme la nouvelle norme. Si cette alliance avec les Philippines, pays émergent, est saluée localement à 300 jours de la prochaine conférence des Nations unies, tout reste à faire.
C’est après cette visite, qui s’achève vendredi soir, que l’on pourra mesurer la portée de l’impact de cet « appel de Manille ». François Hollande cherche à avancer au maximum sur les négociations avant la conférence organisée par Paris entre fin novembre et début décembre. Des négociations qui scellent souvent en amont le succès ou l’échec de ce type d’évènement.
Une visite riche en symboles
La nécessité de « réussir cette conférence » était au cœur du discours de François Hollande face aux pêcheurs et aux habitants de Guiuan, qu'il a érigé en symbole de la lutte contre le changement climatique.
« Lorsque je terminerai la conférence, si elle a été un succès, je reverrai vos visages et je me dirai que nous avons agi au nom du monde et au nom de votre commune, ici, de Guiuan, pour qu’on ne puisse jamais revoir ce que vous avez vécu », a-t-il insisté. En 2013, le typhon Haiyan avait littéralement dévasté cette ville de l'île de Samar, dans l'est.
Le président de la République n'a rien laissé au hasard pour sa visite philippine, puisqu'il est venu accompagné des deux ambassadrices de charme. Les actrices Marion Cotillard et Mélanie Laurent, connues pour leur engagement pour l'environnement. Une idée de Nicolas Hulot, envoyé spécial de la France pour la planète et cheville ouvrière de ce déplacement, qui est revenu sur l'importance et le sens de cet appel conjoint entre la France et les Philippines.
« Jusqu’à présent, ces deux pays incarnent à eux deux, deux blocs, deux parties, deux situations, deux positions. Il est nécessaire que ces deux pays qui représentent deux groupes de pays, se rapprochent et interpellent chaque nation pour dire : il faut faire un pas vers l’autre », a-t-il souligné. Et de conclure : « Quelle que soit sa responsabilité, il faut qu’en fonction de ses moyens, de ses capacités, de la situation économique des pays, chacun en face le plus. »