Climat: aux Philippines, François Hollande déterminé à agir

C’est la première visite d’Etat d’un président français aux Philippines depuis 1947. C’est surtout le premier déplacement de François Hollande totalement dédié au climat. Une manière de marquer le début du lancement de la mobilisation pour la Conférence mondiale sur le climat à Paris en décembre 2015.

Avec notre envoyée spéciale à Manille

A 300 jours du rendez-vous de la COP 21 à Paris, fin novembre 2015, l’Elysée cherchait un lieu symbolique, un trait d’union entre pays du Nord et pays du Sud ; d’où le choix de l’archipel aux 7 100 îles pour ce déplacement 100% dédié à la cause climat.

Les Philippines souffrent de catastrophes naturelles à répétition - l’archipel en est encore à réparer les dégâts du cyclone de décembre 2013. Le pays se relève grâce à une prise de conscience des enjeux climatiques et des investissements dans la prévention, mais aussi grâce à une croissance qui fait rêver en France - plus de 6% encore l’année dernière.

Deux actrices pour accompagner Hollande

C’est donc ensemble que la France et les Philippines ont lancé l’« Appel de Manille ».
Un texte bref, lu sous un immense arbre, le balete, symbole de la biodiversité, d’abord par une sénatrice philippine, Lauren Legarda, puis par l’actrice française oscarisée Marion Cotillard. « Nous appelons à coopérer face au changement climatique, a lancé à la tribune celle qui est aussi porte-parole de Greenpeace. La croissance économique, le développement durable et la lutte contre la pauvreté sont des objectifs qui doivent et peuvent être atteints ensemble. »

Avec Marion Cotillard, François Hollande était également accompagné dans son avion par une autre comédienne française de renom, Mélanie Laurent, elle aussi connue pour son engagement pour l'environnement. Une idée de Nicolas Hulot, nommé envoyé spécial pour la planète par François Hollande.

« Les Etats-Unis ont Leonardo Di Caprio, qui était à la tête de la Marche pour le climat à New York. En France, nous avons deux actrices historiquement très engagées sur ces sujets-là, pourquoi s’en priver ?, demande l’ancien animateur télé. Elles touchent la société civile d’une manière différente et complémentaire des hommes politiques et des experts. C’est important de ne pas rester entre initiés. »

« Je prends cet engagement »

Ne pas rester entre initiés, ne pas ignorer les préoccupations quotidiennes des Français. Juste après l’« Appel de Manille », François Hollande a joué les pédagogues. « C’est vrai qu’il y a plein d’autres sujets : le terrorisme, les guerres, la pauvreté… Et nous pourrions nous dire que le climat peut attendre une nouvelle fois… Eh bien non. Parce que si nous reportions l’échéance, jamais nous ne signerions le moindre accord. J’ai même la conviction que c’est avec la conférence sur le climat que nous pourrons résoudre, non pas tous les problèmes du monde, mais apporter plus de croissance et de développement. Suis-je pour autant sûr qu’un accord va être signé ? Pas encore. Mais je prends cet engagement : nous ne lâcherons rien. »

Le chef de l'Etat français voit même déjà plus loin, en cas de succès de la conférence sur le climat : pourquoi pas une « alliance de Paris », un regroupement de gouvernements, d’ONG, d’entreprises et de citoyens avec le même objectif : continuer la lutte contre les changements climatiques.

Partager :