La France veut éviter la guerre en Ukraine mais « l'option de la diplomatie ne peut être prolongée indéfiniment ». Voilà ce qu'a déclaré François Hollande jeudi 5 février devant la presse française et internationale réunie à l'Elysée.
A RE(LIRE) : France: un «nouveau» Hollande face à la presse?
Le président français a par ailleurs annoncé son départ ce jeudi après-midi pour l'Ukraine. Il partira avec la chancelière allemande pour ce qui ressemble à une ultime tentative de parvenir à une solution négociée entre la Russie et l'Ukraine. François Hollande et Angela Merkel rencontreront le président ukrainien Petro Porochenko dans l'après-midi ou la soirée.
Ils iront ensuite dans la foulée à Moscou, pour rencontrer Vladimir Poutine vendredi. Comme l'a expliqué François Hollande lors de sa conférence de presse, l'objectif est de soumettre une nouvelle proposition de règlement du conflit qui fait rage dans l'est de l'Ukraine. François Hollande n'a pour autant livré aucun détail sur le contenu de cette proposition.
Interrogé sur la question d'éventuelles livraisons d'armes à Kiev, François Hollande a expliqué qu'il n'entrerait pas dans ce débat. Autrement dit, pour l'heure, la France n'a pas l'intention d'armer l'Ukraine. C'est donc bien la diplomatie qui reste la priorité et en cela Paris et Berlin se démarquent de Washington, car aux Etats-Unis on envisage de plus en plus sérieusement de livrer des équipements militaires pour combattre l'avancée des rebelles pro-russes dans l'est du pays. D'ailleurs, le secrétaire d'Etat américain John Kerry se trouve aujourd'hui à Kiev pour discuter de ce dossier sensible.
« Le temps presse, a martelé François Hollande, et il ne sera pas dit que nous n'aurons rien tenté pour préserver la paix ».
Plus d'intensité au Moyen-Orient et en Afrique
Autre dossier international : la lutte contre le groupe Etat islamique. Les « succès » de la coalition pour faire reculer les jihadistes en Irak sont « trop lents », a reconnu François Hollande, assurant que la France faisait « son travail avec de plus en plus d'intensité ». Mais le chef de l'Etat, interrogé sur une possible extension des frappes aériennes françaises de l'Irak vers la Syrie, a de nouveau écarté cette option.
Sur le plan intérieur, François Hollande a estimé qu'il n'y avait « pas de montée inexorable du chômage » et qu'il prendrait « toutes les mesures » pour « qu'il n'y ait pas de fatalité ». « Nous allons continuer les réformes », a-t-il dit, en assurant qu'il ne se représenterait pas en 2017 à la présidentielle si le chômage ne baissait pas.
Le président français a par ailleurs détaillé des mesures pour faire vivre la cohésion nationale. Il a fixé comme objectif la maîtrise du français par tous dès la maternelle, promis de nouveaux moyens pour la lutte contre le décrochage scolaire et un renforcement de la formation des enseignants. Enfin, tout jeune qui voudra effectuer un service civique pourra le faire « dès le 1er juin ».