Mehdi Nemmouche au mois de mai, Amédy Coulibaly en janvier. Le parcours de ces deux hommes est venu rappeler que les prisons françaises peuvent être des nids à terroristes. L'auteur de la tuerie du musée juif de Bruxelles et celui de la prise d'otages de l'épicerie cacher à Paris se sont tous deux radicalisés lors d'une détention pour des faits de droit commun.
Actuellement, 182 détenus sont particulièrement surveillés pour leur appartenance - réelle ou supposée - à un courant islamiste radical. Et face à la menace qu'ils représentent, l'administration pénitentiaire a mis en place plusieurs réponses.
« Il y a des décisions différenciées qui sont prises. Ces décisions peuvent être l'isolement. Elles peuvent être aussi un travail de construction de contre-discours », a déclaré Christiane Taubira, la Garde des Sceaux.
Le but est donc double : empêcher la diffusion de leur rhétorique dans l'enceinte de la prison, mais aussi contrer l'idéologie islamiste auprès des moins radicalisés. Reste que certains détenus radicaux sortent de prison après avoir exécuté leur peine et représentent un vrai danger selon le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve :
« Il y a, compte tenu de la porosité entre la petite délinquance et le grand terrorisme, une nécessité de suivre de façon particulière ceux qui sortent de prison après s'être radicalisés parce qu'ils représentent souvent parmi les plus dangereux des terroristes, et que, face à un risque élevé, ce travail doit être fait de façon extrêmement coordonnée et absolument méticuleuse ».
Et signe de l'importance que revêt aux yeux de l'exécutif la surveillance de ces personnes, près de 1 200 postes dédiés au renseignement seront créés. Annonce faite par le Premier ministre après les attentats du mois de janvier.