Le Premier ministre Manuel Valls voulait des sanctions. Jean-Christophe Cambadélis avait promis de mettre les points sur les « i ». Du coup, les frondeurs socialistes semblaient sur la sellette. Mais à l’issue du bureau national du PS, le ton avait changé. Le premier secrétaire a préféré le compromis à l’autorité. « J’ai privilégié le chemin du rassemblement. Je ne voyais pas dans le moment un débat conduisant aux exclusions. Et j’ai eu raison de le faire puisque je n’ai pas eu de vote contre », a affirmé Jean-Christophe Cambadélis.
En faisant voter une résolution qui octroie au bureau national du PS le rôle de donner une consigne de vote aux parlementaires sur les textes sensibles, Jean-Christophe Cambadélis n’a fâché personne. Le député européen Emmanuel Maurel en prend acte avec amusement : « La sociale démocratie, c’est d’arriver à un compromis après un rapport de force. De ce point de vue-là, on est servi. » Le député Carlos Da Silva, proche de Manuel Valls, s’en contente aussi : « C’est une bonne nouvelle. Ça veut dire qu’on est capable de rassemblement. »
Manuel Valls a-t-il marqué des points ? Ce n’est pas ce que pense la sénatrice Marie-Noëlle Lienemann. « Manuel Valls était plutôt sur la stratégie de la sanction, etc. Manifestement, a-t-elle déclaré, ce n’est pas la voie qu’a choisie Jean-Christophe Cambadélis qui est plutôt celle de l’apaisement. Je pense que le Premier ministre va réfléchir à l’avenir. » L’avenir, c’est notamment l’examen de la loi sur le dialogue social qui permettra de voir si la méthode Cambadélis fonctionne.