Après la loi Macron, le PS au bord de la rupture

Le Parti socialiste sort plus divisé que jamais de la crise politique liée à la loi Macron, passée en force grâce à l'article 49-3. Une situation délicate à quatre mois d'un congrès interne qui s'annonce houleux. Mardi, le PS tiendra un bureau national pour en tirer les enseignements, peut-être pour prononcer des sanctions qu’une partie des socialistes réclament. En tout cas, l’ambiance entre socialistes reste tendue.

Il faut sanctionner les frondeurs, disent-ils. « Ils », c’est l’aile droite du PS, une partie des députés légitimistes aussi, exaspérés par leurs camarades. Même le Premier ministre aurait demandé au patron du PS de sévir, de penser à des exclusions du parti. Officiellement, Manuel Valls se contente de dénoncer des frondeurs « irresponsables, immatures, infantiles ».

Benoît Hamon, lui, se moque du chef du gouvernement. « L’autorité naturelle est pour lui un objet de conquête », a-t-il ainsi déclaré ce dimanche dans la presse. L’ancien ministre de l’Education avait d’ailleurs prévenu qu’il voterait « non » à la loi Macron.

Entre les deux camps, Jean-Christophe Cambadélis, le patron du PS désigné pour remplacer Harlem Désir, exfiltré au gouvernement, rêve d’être adoubé par les militants au congrès du PS de juin. Et adoubé largement. Cela passe par la synthèse la plus large possible de tous ces socialistes en pleine crise de nerfs. Jean-Christophe Cambadélis a annoncé son intention de « mettre les points sur les i » mardi lors du bureau national. « Avec moi, ce n’est pas sévère, c’est clair », a-t-il dit. Une formule pour promettre non pas des exclusions, mais une grande explication.

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