Résultat sans surprise, jeudi au palais Bourbon. L’opposition n’est pas parvenue à faire tomber le gouvernement, malgré l'appui de quelques élus du Front de gauche. Cette séquence n’aura néanmoins pas été inutile, estime le député UMP Philippe Gosselin : « C’est une façon d’alerter le gouvernement. Il n’y a pas de ligne directrice cohérente, il faudrait que le ménage soit fait un petit peu au Parti socialiste et dans la majorité. »
La droite n’a toutefois pas fait le plein de voix. Sept députés UDI favorables à la loi Macron ont refusé de voter la motion de censure, rejetée comme attendu par la majorité. Au final, cet épisode aura permis de clarifier des choses, tente de positiver le député socialiste Razzy Hammadi : « Nous, ça nous a permis d’avoir un Premier ministre qui vient rappeler notre solidité et notre cohérence. Par contre, cela a fait ressurgir, sur ce qui constitue le front de la minorité de blocage, l’ensemble de leur contradiction. »
Les frondeurs socialistes, de leur côté, continuent de réclamer plus de débats au sein de la majorité, à l’instar du député Jean-Marc Germain : « Je souhaite vraiment que ce moment soit un moment pour se dire qu'il ne faut plus que l’on ait à utiliser le 49-3, et pour qu’on n’ait plus à utiliser le 49-3, il faut vraiment qu’on écoute les parlementaires, tous les parlementaires. » Quoi qu'il en soit, en étalant au grand jour ses divisions, la majorité sort clairement affaiblie de la séquence. De bien mauvais augure à cinq semaines des élections départementales.
• Réactions
Pourquoi l'UMP a-t-elle déposé cette motion, sachant par avance qu'elle serait rejetée ? La députée Nathalie Kosciusko-Morizet, ancienne ministre et vice-présidente de l'UMP, explique : « C’est normal, à un moment, que l’opposition puisse dire puissamment dans le cadre d’un vote, même si on savait que ce vote serait minoritaire puisque que l’on est minoritaires : " Nous désapprouvons cette politique globale du gouvernement. " C’était l’occasion aussi de tendre la main, en quelque sorte, à ceux qui se prononçaient contre la loi Macron il y a deux jours et qui auraient pu, par cohérence, venir voter avec nous la censure. Les frondeurs ont choisi de rester dans l’ambigüité. »
De son côté, le secrétaire d'Etat aux Relations avec le Parlement, Jean-Marie Le Guen, se félicite : « Je suis content de voir que la majorité reste majoritaire et que la loi Macron est désormais adoptée à l’Assemblée nationale en première lecture. Je regrette que certains aient voulu faire de l’obstruction, je regrette que certains restent dans la posture politicienne en quelque sorte. Je me félicite que ce texte de loi, qui apporte plein de choses pour notre économie, pour les Français dans leur vie quotidienne, soit adopté en première lecture, il faut qu’il soit très vite adopté au Sénat. Et je pense qu’il pourra être mis en action avant l’été, ce qui apportera plus de croissance, plus d’économie pour notre pays. »
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