Législative partielle dans le Doubs: l'inconnue du second tour

Le résultat du duel FN-PS s'annonce serré, ce dimanche 8 février dans le département français du Doubs. L'issue de cette législative partielle à la valeur de test dépendra beaucoup des électeurs de l'UMP. Combien parmi eux oseront franchir le pas, et voteront pour la candidate frontiste Sophie Montel face au socialiste Frédéric Barbier ?

Alors que le FN et le PS se retrouvent dimanche au second tour d'une élection législative partielle dans le Doubs, les états-majors des partis ont pris leurs calculettes et ressorti leurs archives sur les reports de vote. Mais les duels FN-PS sont rares. Depuis 2002, il n’y en a eu que 25, sur plus de 1 700 scrutins, soit 1,7 % des cas. Et celui de ce dimanche s’annonce très serré. Les résultats seront donc observés à la loupe, scrupuleusement.

La principale inconnue : le choix que vont faire les quelque 7 000 électeurs qui ont donné leur voix au candidat UMP au premier tour. Ce dernier, Charles Demouge, s’est rangé à la ligne officielle de son parti, celle du « ni-ni ». Mais au début de sa campagne, il avait appelé à voter PS. Les deux finalistes n’ont pas ménagé leurs efforts pour séduire les électeurs de la droite, tentant aussi de remobiliser leur propre camp, car l’autre clé de cette élection est bien sûr l’abstention (60% des inscrits dimanche dernier).

La majorité présidentielle et parlementaire a pesé de tout son poids. Le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve puis le Premier ministre Manuel Valls se sont chacun rendus dans le Doubs cette semaine. François Hollande s’est lui-même impliqué. Lors de sa conférence de presse jeudi 5 février, le président a estimé que certains partis, même s'ils étaient dans la République, n'en respectaient pas « pleinement » les valeurs. Côté frontiste, le numéro 2 du parti, Florian Philippot, et le maire d’Hénin-Beaumont, Steeve Briois, sont aussi venus.

Pour la gauche, l’enjeu est de mettre fin à la spirale infernale des 13 partielles perdues depuis 2012, un mois après les attentats de Paris et à six semaines des élections départementales. Il s'agit aussi de montrer que le PS n’a pas perdu toute l'influence qui était la sienne dans les classes populaires. Cette circonscription compte en effet 22% d'ouvriers, soit neuf points de plus que la moyenne nationale. Avec la possible élection d’une troisième députée, le FN espère en revanche confirmer son enracinement dans le paysage politique français, et justement aussi dans les classes populaires.

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