Faire la synthèse entre deux lignes opposées est parfois un exercice compliqué. Nicolas Sarkozy l’a appris mardi soir à ses dépens. Le président de l’UMP proposait une voie médiane, entre celle du « ni-ni », ni Parti socialiste ni Front national, et celle du front républicain : faire barrage au FN sans pour autant appeler à voter socialiste. Une idée rejetée par les membres du bureau politique.
Un échec que ses plus proches soutiens ont tenté de minimiser, à l’image du député UMP Daniel Fasquelle : « Nicolas Sarkozy a toujours aimé le débat, et quand il n’était pas majoritaire, il a toujours accepté le fait de ne pas être majoritaire. »
Plus qu’un revers de Nicolas Sarkozy, le député Franck Riester préfère voir dans ce résultat la victoire d’un fonctionnement collégial : « Moi ce que je pense qui est aujourd’hui la victoire, c’est la victoire du débat interne et du fonctionnement démocratique d’un grand parti qui a des positions différentes parfois par certains sujets, mais qui est capable d’en parler et de trancher », affirme-t-il.
La motion défendue par Nicolas Sarkozy n’aura recueilli que 19 voix sur 41. Un revers également pour Alain Juppé, favorable à ce texte. L’UMP en revient donc à sa position initiale, celle du « ni-ni ». Cette ligne sera-t-elle également valable pour les élections départementales ? « On n’est en est pas là », répond la porte-parole de l’UMP, Isabelle Le Calennec. Autant dire que sur ce sujet sensible, malgré le vote d’hier soir, le débat à l’UMP n’est peut-être pas encore terminé.