Face au FN, NKM presque seule à défendre le front républicain à l'UMP

Sophie Montel, candidate Front national à l'élection législative partielle de la 4e circonscription du Doubs, s'est hissée en tête du premier tour avec 32,6% des voix, suivie par son concurrent PS Frédéric Barbier, qui a obtenu 28,85% des suffrages exprimés. L'UMP, principal parti d'opposition au Parlement, est éliminé. Le mouvement conservateur va-t-il appeler à voter PS, ou préférera-t-il choisir le « ni-ni » ?

Parti socialiste au deuxième tour pour barrer la route au Front national ? Ou alors, « ni-ni », c'est à dire ni l'un, ni l'autre ? Le débat fait rage et provoque des remous au sein de l'Union pour un mouvement populaire (UMP). Dimanche, lors du premier tour d'une législative partielle dans le Doubs - élection justifiée par la démission de l'ancien ministre Pierre Moscovici devenu commissaire européen -, le candidat du parti de Nicolas Sarkozy, Charles Demouge, n'a obtenu que 26,54% des voix au premier tour, derrière le PS et le FN, sorti en tête.

L’UMP peut-il ne pas choisir et poursuivre dans la voie du « ni-ni » ? Dominique Bussereau, proche de l'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, s’est rapidement opposé à cette stratégie, appelant à voter dimanche pour le candidat de la gauche au deuxième tour. Un choix partagé par la numéro 2 de l’UMP, Nathalie Kosciusko-Morizet, qui déclare ce lundi : « En ce qui me concerne, je ne renvoie pas le Parti socialiste et le Front national dos à dos. Le Parti socialiste désespère la France, vous me direz que c’est très grave. Mais je pense que le Front national défigurerait la France. »

Choix cornélien dans les rangs de la droite

Un point de vue qui est cependant loin de faire l'unanimité au sein du mouvement. Entre le Parti socialiste et le Front national, nombreux sont ceux qui ne veulent pas choisir. C'est par exemple le cas du député Henri Guaino. Pour ce dernier, le « front républicain » est une folie. Selon lui, « les électeurs n’ont rien à faire des consignes », ils « n’appartiennent à personne ». « Le deuxième mépris, ajoute l'ancienne plume de Nicolas Sarkozy, c’est vis-à-vis des électeurs qui ont voté Front national. Ils ont voulu exprimer quelque chose et on ne peut pas leur dire : nous ferons tout, nous les autres partis, pour faire en sorte que votre vote n’ait jamais aucune conséquence. »

Le numéro 3 de l'UMP, Laurent Wauquiez, assure qu'à titre personnel, il voterait blanc s'il avait à choisir. Or du parti, les centristes de l'Union des démocrates et indépendants (UDI, centre droit), appellent à voter pour le PS. Comment l'UMP et son président vont-ils se sortir de ce choix cornélien ? Le débat sera tranché mardi soir en bureau politique. En optant pour le « front républicain », l'UMP permettrait au FN de cogner avec joie sur « l'UMPS ». En adoptant la stratégie du « ni-ni », la formation de droite prendrait le risque de favoriser l’arrivée d’un troisième député Front national à l’Assemblée nationale.

→ À relire : Duel FN-PS au second tour d'une législative test dans le Doubs

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