Avec notre envoyé spécial au palais de justice de Paris, Franck Alexandre
Dieudonné arrive à la barre les mains dans les poches, quelque peu désinvolte. Une attitude qui agace le tribunal. Une fois de plus, le polémiste est poursuivi pour incitation à la haine raciale. Dans son spectacle Le Mur, il s’en est pris notamment au journaliste Patrick Cohen en disant : « Moi, tu vois, quand je l’entends parler, Patrick Cohen, je me dis : "Les chambres à gaz, dommage" ».
« Faut-il comprendre "Dommage que Patrick Cohen ne soit pas allé dans les chambres à gaz" ? », interroge la présidente. Petit sourire aux lèvres, Dieudonné répond : « Je suis devenu le centre de ses obsessions. Il m’a ajouté sur une liste noire, ajoutant que j’avais un cerveau malade ». Toujours sur le fil, Dieudonné développe : « Antisémite, je ne le suis pas. Car la haine ne fait pas rire. Cette saillie, c’est de la musique, c’est du jazz. C’est ça l’humour ». Très énervé, il poursuit : « J’ai été insulté par Cohen, je lui réponds par l’humour ». « Calmez-vous ! », tranche la présidente. « Il y a de la passion, car je suis aussi victime », répond-il du tac au tac.
Puis Dieudonné, multirécidiviste de l’incitation à la haine raciale, offre au tribunal une leçon de savoir-vivre : « J’ai offert des rires qui aident à vivre mieux ». Goguenard, il ajoute : « Mon prochain spectacle s’intitulera Dieudonné en paix. »