Avec notre envoyé spécial à Bordeaux, Franck Alexandre
C'est une bataille procédurale qui s'engage. Les avocats de Francois-Marie Banier et ceux de Patrice de Maistre, l'ancien gestionnaire de fortune de la milliardaire qui sont à la manoeuvre. Dans leur ligne de mire, l'instruction du juge Gentil, une instruction faite uniquement à charge qui a piétiné les principes élementaires du droit pénal sans discernement aucun, ont-ils plaidé.
Ce n'est pas une ordonnance de renvoi, insiste même Pierre Haïk, l'avocat du prévenu Patrice de Maistre, mais bien un réquisitoire. Pour la défense, les juges d'instruction ont vraiment travesti la réalité, écartant systématiquement tous les éléments à décharge, comme les écoutes favorables aux prévenus. Et à chaque étape de la procédure, notent les avocats, toutes leurs observations ont été volontairement ignorées. L'ordonnance du juge d'instruction est donc irrégulière à leurs yeux et doit être annulée.
Mais ce n'est pas le seul moyen soulevé. Les avocats de la défense vont maintenant cibler Claire Thibout, le témoin-clé de l'accusation. La crédibilité de l'ancienne comptable des Bettencourt est sérieusement entamée depuis qu'elle a été mise en examen pour faux témoignage.
Si ces arguments ne permettent pas d'obtenir le renvoi du procès, cette première et longue offensive procédurale aura permis à la défense de poser quelques jalons et de montrer ses muscles.