François Hollande à Tulle: «On doit continuer de vivre»

Le déplacement à Tulle est une tradition annuelle que François Hollande a choisi de maintenir malgré les attentats de la semaine dernière. Le président est venu présenter ses vœux dans son fief du département de la Corrèze. Une manière de montrer que « la vie continue ».

Avec notre envoyé spécial à Tulle,  Florent Guignard

De longs, très longs applaudissements. François Hollande est ému et ça se voit. Les Corréziens saluent le sans-faute de leur président qui veut délivrer un message d’avenir après l’épreuve que la France a connu. « On doit continuer de vivre, ce serait céder à la peur et au terrorisme que de changer nos modes de vie, a martelé le président. La vie doit continuer, mais rien ne sera plus vraiment comme avant. »

A la tête d’un pays meurtri, en proie à des tensions notamment religieuses, François Hollande se pose une nouvelle fois en garant de l’unité nationale. « Nous sommes un seul pays, un seul peuple, une seule France. Je ne connais pas d’autre communauté que la communauté nationale », a-t-il dit. Le chef de l’Etat, père de la nation, est là aussi pour rassurer. Il appelle les Français à choisir la confiance et la fierté plutôt que la peur et le repli. La vie doit continuer, les réformes d’ailleurs vont continuer : « la meilleure réponse que nous pouvons donner après l’épreuve c’est de continuer à agir, c’est de changer le pays autant qu’il est possible. »

Il y a les mots d’un président, fermeté et confiance, et puis il y a les actes. Mercredi seront présentées les premières réponses sécuritaires. « Sans sécurité, confie le président, aucun autre message ne peut être entendu. »

Une cote de popularité qui bondit de 10 points

« Nous devons même sortir plus fort [de cette épreuve] », espère François Hollande. Ce nous, c’est la France, les Français, mais aussi lui, ce président qui s’assimile au pays. « Le regard qu’on porte sur le chef de l’Etat, confie-t-il, c’est le regard qu’on porte sur le pays. » Un regard plus bienveillant depuis les attentats et la marche du 11 janvier au terme d’une semaine qui a changé la France. La cote de popularité de François Hollande a fait un bond de 10 points, à 34%, selon le baromètre BVA pour Orange et I-Télé.François Hollande reconnait lui-même qu’il a changé : « Je n’ai jamais affronté une situation comme celle-là », avoue-t-il. Et que « le regard des Français a changé ».

« Tout change, mais rien ne change, lâche-t-il, philosophe. Car les problèmes sont toujours là ». La défiance, le chômage, la croissance en berne. Les proches du chef de l’Etat savent bien que la timide embellie des sondages ne durera pas sans résultats probants. Alors, lors d’une remise de décorations à la préfecture de Tulle, François Hollande a filé la métaphore du chêne « parce que c’est l’idée du temps long, dit-il, de ce qui restera ». L’obsession de laisser « une trace ». La foi en sa politique. Alors oui, tout a changé, mais au fond rien ne change.

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