Des patrouilles dans les gares, au pied de la tour Eiffel, devant les synagogues et les mosquées... Au total, 5 500 militaires français sont déployés depuis jeudi soir dans la capitale. Ils seront 6 100 d'ici la fin de la semaine.
Ce déploiement représente un véritable défi pour l'armée française, comme l'explique le colonel Gilles Jarron, porte-parole de l'état-major des armées : « Il y a un défi logistique avec de vraies difficultés logistiques. Quand nous disons aujourd'hui que la marge de manœuvre est extrêmement étroite, c'est une réalité. Pour l'instant, nous avons dû suspendre toutes les permissions [et] un certain nombre d'entrainements. »
En Ile-de-France, il a fallu trouver 7 000 places pour loger les militaires. Tout le monde a posé son sac dans des bâtiments militaires, plus au moins vétustes. A Satory, Vincennes, Saint-Denis, Taverny, le confort est variable : chambre pour certains, lit picot pour d'autres. Pour cette opération, l'armée garantit un lit, une douche, un repas chaud par jour et 15°C minimum pour dormir.
Côté équipement, il n'est pas rare de voir des soldats portant encore des gilets pare-balles datant des années 1990, et encore, pas en nombre suffisant. Les militaires doivent se les prêter, reconnaît l'état-major.
« Un gilet pare-balles peut passer d'un homme à un autre au moment de la mission. Dans les jours à venir, cette affaire-là sera terminée, pour que chaque homme soit équipé de son gilet pare-balles. » Tous les militaires engagés dans le plan Vigipirate emportent enfin leur fusil Famas, chargeur engagé et en mesure de faire feu rapidement.
Sécurité renforcée autour des mosquées
Dans le cadre du plan Vigipirate, les militaires sont déployés pour renforcer la sécurité dans les gares, les aéroports, les sites touristiques, les écoles confessionnelles mais aussi les lieux de culte. A Créteil, en banlieue parisienne, les musulmans venus faire la prière du vendredi découvrent une dizaine de soldats postés aux alentours de leur mosquée.