Manuel Valls, le Premier ministre chaudement applaudi par l'ensemble de la représentation nationale à l'Assemblée, et François Hollande qui gagne quelques points dans les sondages : pour le tandem exécutif, c'est assurément une véritable bouffée d'oxygène.
C'est également un terrible défi, car après la vague d'émotion liée aux attentats, combien de temps « l'esprit du 11 janvier » et la concorde nationale vont-ils durer ? Que se passera-t-il surtout si les réponses apportées aux Français ne sont pas à la hauteur de leurs attentes ? « Quatre millions de Français sont descendus dans les rues dimanche dernier », explique ainsi un haut responsable de l'UMP. « C'est une énorme pression pour tous les politiques et celui qui cassera " l’unité nationale " portera une responsabilité folle ».
A droite comme à gauche, chacun se dit alors prêt à une véritable collaboration républicaine pour lutter contre le terrorisme, à l'instar du patron du PS Jean-Christophe Cambadélis, qui propose « un pacte national pour la sécurité ». Reste qu'à quelques semaines des élections départementales, personne ne parie sur la survie de l'union sacrée. « L'effet 11 janvier ne durera guère plus de six à huit semaines », pronostique le même baron de l'UMP, avant d'ajouter : « S'il n'y a pas de nouveaux attentats ».