Attentats en France: la question sécuritaire agite la classe politique

Après le recueillement et l'émotion de la marche républicaine de dimanche, l'heure est à la mobilisation des forces de l'ordre et des autorités françaises. Assurer la sécurité du pays est la priorité du gouvernement alors que ce dernier a reconnu des failles la semaine dernière. Une réunion avait lieu ce matin à l'Elysée et Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense a annoncé la mobilisation de 10 000 militaires.

Assurer la sécurité des Français est la priorité du gouvernement. Manuel Valls l'a encore rappelé ce matin, le plan Vigipirate est maintenu à son plus haut niveau après la série d'attaques jihadistes qui a fait 17 morts à Paris. Le Premier ministre l'a affirmé : «Nous ne pouvons pas baisser la garde». Sur la chaîne BFM, il est revenu sur l'action du gouvernement : « Nous avons déjà, non seulement fait voter deux lois anti-terroristes en deux ans, mais j'étais l'un des premiers à dire que nous faisions face à un ennemi extérieur, et je rappelle que la guerre, nous la faisons déjà». 

Le risque terroriste demeure et la question de savoir quelles mesures doivent être prises pour éviter de nouveaux attentats se pose. Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense a annoncé le déploiement de 10 000 militaires pour assurer la sécurité des points sensibles du territoire.« C’est une véritable opération intérieure », a déclaré ce matin Jean-Yves Le Drian à l’issue de cette nouvelle réunion de crise. Désormais, il y aura autant de militaires mobilisés sur le territoire national qu’à l’extérieur de l’hexagone, une opération sans précédent. 

Vers un Patriot Act à la française ?

Près de 5 000 policiers et gendarmes surveillent également depuis aujourd'hui les 717 écoles juives de France. Sur RFI ce lundi matin, le député UMP Axel Poniatowski a demandé de renforcer le dispositif législatif. Faut-il aller jusqu'à une loi d'exception, comme le « Patriot Act » américain, des mesures adoptées après les attentats du 11 septembre 2001, quitte à empiéter sur certaines libertés individuelles ? Le porte-parole du Parti socialiste Olivier Faure, toujours sur RFI, a invité à la prudence : « La vraie question est la façon dont on analyse les données qui sont récupérées. Et qui sont mal analysées. N'emfourchons pas tous les chevaux démagogiques qui existent, car il en existe beaucoup». John Kerry, le secrétaire d'Etat américain sera en France vendredi pour évoquer avec les autorités françaises les mesures de sécurité.

Nicolas Sarkozy à l'offensive

Contrairement aux plus radicaux de son camp, Nicolas Sarkozy se garde bien aujourd'hui d'appeler à un « Patriot Act » à la française. Le président de l'UMP, pour sa part, a salué l'action de François Hollande. Il demande maintenant à ce qu'une commission d'experts parlementaires ou un groupe de travail bipartisan soit mis en place. Le gouvernement, lui, est favorable une commission d'enquête parlementaire. Le président de l'UMP est désormais clairement à l'offensive sur les questions de sécurité, proposant notamment l'expulsion des jihadistes du territoire national et exigeant, par ailleurs un débat sur l'immigration.

L'immigration qui selon lui « n'est pas liée au terrorisme, mais complique les choses en créant la difficulté de l'intégration, créant ainsi le communautarisme » et ce faisant le terreau de dérives terroristes. Une vraie critique en creux du gouvernement socialiste et du président Hollande à qui l'UMP reproche de passer sous silence cette question de l'immigration au nom du refus des amalgames.

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