Espionnage en France: les entreprises mal protégées

En France, la délégation parlementaire au renseignement (DPR), constitué par des députés et des sénateurs, rendait ce jeudi 18 décembre son rapport annuel. Ce groupe parlementaire pointe notamment du doigt la progression inquiétante de l’espionnage économique qui revêt plusieurs formes : vols d’ordinateurs, attaques informatiques ou raids capitalistiques. Selon la DPR, les entreprises françaises ne seraient pas suffisamment protégées et n’auraient pas conscience du danger. Le rapport revient également sur les révélations d’Edward Snowden et n’hésite pas à s’en prendre directement à l’ancien employé de l’Agence nationale de la sécurité NSA.

Les membres de la délégation parlementaire au renseignement tirent, dans leur rapport, la sonnette d’alarme. Les entreprises françaises et en particulier les PME sont, selon eux, la cible d’attaques régulières. Le plus grave, c’est que ces sociétés n’ont pas conscience du danger.

Jean-Jacques Urvoas, président de la délégation parlementaire au renseignement, donne des explications : « Par exemple aujourd’hui, le domaine de la santé est quelque chose d'extrêmement vulnérable. Nos entreprises [dans ce domaine] sont parfois de très petites tailles et sont souvent de petits laboratoires qui travaillent sur une molécule ou qui travaillent sur une idée. Et celles-là ne sont pas aujourd’hui très sensibles aux risques. »

L’espionnage économique ne cesse donc de se développer comme l’a révélé l’affaire Snowden. Cet ancien employé de la NSA a permis d’en savoir plus sur le degré d’intensité de l’espionnage américain envers l’Europe. Mais pour Jean-Jacques Urvoas, l’action menée par Edward Snowden a montré ses limites.

« En prétendant défendre les libertés individuelles, c’est-à-dire en dévoilant des choses qui n’étaient d’ailleurs pas secrètes mais qui étaient plus ignorées que secrètes, Snowden a en même temps renseigné nos ennemis, je ne parle pas de nos adversaires mais de nos ennemis c’est-à-dire les terroristes, [notamment] des moyens dont nous disposions pour les surveiller. »

Jean-Jacques Urvoas voit ainsi en Edward Snowden un « idiot utile ». L’homme n’a rien selon lui d’un lanceur d’alerte. Pas sûr que son point de vue soit partagé par tous ses camarades socialistes.

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