Ces « citernes volantes » constituent un outil essentiel pour les déploiements de l'armée de l'air française en Afrique et au Moyen-Orient. L'appareil dérivé de l'avion civil A330 a été baptisé « Phénix », « un nom d'oiseau mythique pour un avion aux performances remarquables », dit-on à la Défense.
Mais au-delà de l'effet d'annonce, l'armée de l'air attend ces avions depuis trop longtemps. Ces ravitailleurs actuels, les Boeing KC-135, sont en service depuis 50 ans. Ils avaient été achetés du temps du général de Gaulle pour constituer avec les bombardiers Mirage IV la force de frappe nucléaire française.
Depuis, les « citernes volantes » ont participé à tous les engagements extérieurs de la France, apportant l'allonge nécessaire aux chasseurs pour mener leurs missions. Mais aujourd'hui, confie à RFI une source militaire, « nous n'avons plus que quatre avions disponibles chaque jour sur une flotte d'une douzaine d'appareils au départ, un ravitailleur en permanence en Afrique et un autre au Proche-Orient ». Micro-fissures, fuites sur les réservoirs de carburant, les KC 135 sont à bout de souffle, souvent cloués au sol, en réparation.
Alors bien sûr la commande des nouveaux Airbus est une bonne nouvelle pour les militaires français, mais les deux premiers Phénix n'entreront pas en service avant 2018. D'ici là, il faudra compter sur les alliés de la France, comme les États-Unis. « Pendant quatre ans, on va encore coller des rustines sur nos avions », conclut un aviateur français.