François Hollande au Canada: préférence écologique ou économique ?

François Hollande a entamé dimanche 2 novembre une visite au Canada pour renforcer les relations économiques entre les deux Etats mais aussi pour parler climat. Le GIEC tire la sonnette d’alarme. Les concentrations de gaz à effet de serre dans l'atmosphère ont atteint les niveaux les plus élevés « depuis 800 000 ans » affirment les experts dans un rapport de synthèse publié dimanche à Copenhague. Le GIEC met les décideurs politiques devant leurs responsabilités : il reste « peu de temps » pour agir et rester sous le seuil de 2°C de réchauffement. Ces avertissements, le Canada y est peu sensible et François Hollande va devoir faire le grand écart entre les deux intérêts.

Avec notre envoyée spéciale à Banff, Anissa el-Jabri

Pas d’effets de manche, pas de grandes déclarations dans un pays très en retrait sur les enjeux climatiques. François Hollande a fait le choix du consensus : « Au-delà de ce qui peut parfois nous différencier parce que nous n’avons pas forcément les mêmes intérêts, nous partageons les mêmes préoccupations et nous agirons ensemble pour que la conférence sur le climat qui se tiendra à Paris à la fin de l’année 2015 puisse être un succès. »

A l’Elysée, on affiche pour cette visite d’Etat des ambitions modestes sur l’environnement : obtenir du Canada qu’il augmente le Fonds vert pour le climat des Nations unies. C’est en fait sur l’économie qu’on espère le plus. La France veut profiter de la santé insolente de l’Alberta, ses 4 % de croissance attendus en 2014 et tant pis si cette performance est due à une extraction très polluante du pétrole.

« Je souhaite que la France puisse contribuer à mettre en valeur les immenses richesses du nord-ouest canadien, affirme François Hollande. Que ce soit dans les techniques d’exploitation, de transformation, d’acheminement des hydrocarbures ou que ce soit dans la construction d’infrastructures de transport. » Entre ambition affichée pour le climat et nécessité économique, au Canada François Hollande a choisi, au risque du grand écart.

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