France : Manuel Valls bouscule les socialistes

Manuel Valls met, une nouvelle fois, les pieds dans le plat. Dans une interview au Nouvel Observateur, le Premier ministre multiplie les propositions provocatrices et se positionne comme le leader d'une gauche qui doit évoluer contre les défenseurs de ce qu'il nomme « la gauche passéiste ». Manuel Valls brise tous les tabous.

« Il faut en finir avec la gauche passéiste ». C'est Manuel Valls qui le dit. Pour lui, la gauche est « pragmatique, réformiste, républicaine ». Pas forcément socialiste. Du coup, une nouvelle fois, puisqu'il l'avait déjà proposé en 2009, celui qui est aujourd'hui Premier ministre n'exclut pas de changer le nom du Parti socialiste ou même de le voir disparaître.

Manuel Valls a décidément pris le parti de la provocation. Dans un contexte marqué par le retour de Martine Aubry, qui s'en est pris aux « vieilles recettes libérales » du gouvernement et a apporté son appui à des frondeurs qui critiquent la politique économique depuis des mois, le Premier ministre répond et contre-attaque en se présentant comme celui par qui la gauche peut avancer contre ceux qui veulent la faire stagner. Celui qui est capable de rendre la gauche « pragmatique », donc compatible avec les lois du marché. Contre ceux qui se « recroquevillent » sur des « totems » d'un autre temps.

Manuel Valls brise tous les tabous, repousse les limites en prenant le risque de radicaliser encore plus ses opposants socialistes. Comme l'ancien ministre de l'Education nationale Benoît Hamon qui a dit sur RFI que la politique de l'exécutif menaçait la République. Aujourd'hui, au PS, deux camps apparaissent de plus en plus irréconciliables.

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