Manuel Valls n’a pas prononcé une seule fois le nom de Martine Aubry pour bien montrer qu’il ne voulait pas polémiquer directement avec elle. Il a même théorisé l’exercice. « Je ne peux pas perdre du temps dans des oppositions, dans des débats… A la différence d’autres, nous gouvernons, nous assumons pleinement les responsabilités. C’est ça qui compte », a affirmé le Premier ministre dimanche 19 octobre. Renvoyer chacun à son propre rôle est une manière pour le chef du gouvernement français de placer la maire de Lille dans la position de la perturbatrice.
« Je mets en garde la gauche quand elle s’abandonne au sectarisme, quand elle est dans l’imposture, quand elle ne se parle qu’à elle-même. Alors à ce moment-là, elle rate son rendez-vous avec l’histoire », a encore expliqué le Premier ministre. Martine Aubry renvoyée à la gauche du passé, Manuel Valls a développé sur ce registre. « On ne fait pas avancer la gauche avec les idées d’hier, en niant la réalité de l’économie du marché », a-t-il ajouté.
La gauche réaliste, c’est un credo que le Premier ministre affectionne. « Je suis fier que ce gouvernement, cette majorité soit aux côtés des entreprises. Enfin, ça ne devrait même pas faire débat », a-t-il encore déclaré. En défendant le pacte de responsabilité, en assumant la réduction des déficits, en revendiquant les réformes parmi lesquelles celles des allocations familiales, Manuel Valls a montré à Martine Aubry qu’il n’avait pas l’intention de lui laisser le champ libre.