« Le courage, ce n'est pas l'obstination, c'est d'écouter et de comprendre, de rechercher la solution ». Cette phrase prononcée par l’ancien Premier ministre Jean-Marc Ayrault il y a moins d’un an marquait déjà un premier recul du gouvernement sur l’écotaxe face au mouvement explosif des bonnets rouges.
Cette fois, il a suffi de la simple menace d’une grève des transporteurs routiers pour que Ségolène Royal suspende la mesure. On savait la ministre de l’Écologie très réticente sur ce dispositif et de manière générale sur ce qu’elle appelle « l’écologie punitive ».
Maintenant, au gouvernement et à l’Élysée, on est très attentif – inquiet même – face au moindre risque de mouvement social. À 13 % de popularité, l’autorité du président est très affaiblie, désormais, tout est inflammable, dit-on dans la majorité. Si Manuel Valls répète qu’il faut poursuivre les réformes, personne aujourd’hui au gouvernement ne peut dire lesquelles.
La patronne d'EELV Emmanuelle Cosse se dit en tout cas « extrêmement scandalisée et déçue » par ce nouveau recul du gouvernement. « C’est un sujet difficile, mais le gouvernement ne se donne pas les moyens de faire de la pédagogie et d’expliquer qu’il faut que chacun contribue financièrement aux efforts faits sur les questions de transport. Les transporteurs routiers demandent une rénovation des routes, des transports fluviaux plus efficaces, un renforcement du fret ferroviaire. Qui paie aujourd’hui pour tout ça ? Personne ! », critique-t-elle.
D'après Emmanuelle Cosse, les transporteurs routiers ont pourtant obtenu plusieurs contreparties à la mise en œuvre de l’écotaxe dès 2009. « On ne peut donc pas faire comme si les transporteurs routiers n’avaient pas eu d’évolution sur leur métier. Ce n’est pas un système qui a été irréfléchi ou fait de manière déséquilibrée ».