Sur le plateau de France 2, Alain Juppé n’a pas voulu attaquer frontalement l’ancien président. « Je l’ai dit 25 fois : Sarkozy n’est pas mon adversaire », a-t-il martelé. Si le maire de Bordeaux a qualifié de profondément injuste que l’on qualifie d’échec le quinquennat Sarkozy, il ne s’est tout de même pas privé d’envoyer quelques piques à l’ancien chef de l’État. Notamment lorsqu’il a évoqué sa candidature à la primaire de l’UMP. « Moi je suis plutôt quelqu’un qui fait appel à la réflexion plutôt qu’à la fébrilité », a-t-il lâché.
Il y a dix jours, Nicolas Sarkozy avait égratigné Alain Juppé sur son âge et avait dit qu’il aurait besoin de lui à l’avenir, le renvoyant ainsi à un simple rôle de collaborateur. « J’ai connu Nicolas Sarkozy quand j’avais 30 ans et j’aurai besoin de lui demain », a répondu l’ancien Premier ministre.
Son dernier coup de griffe a été porté contre les conférences données à l’étranger par Nicolas Sarkozy et payées à prix d’or. « C’est un problème d’éthique personnelle, a estimé Alain Juppé. Je donne des conférences à l’étranger, je crois n’avoir jamais reçu un euro, un dollar ou une livre. Peut-être 1 000 euros une fois, je crois… » L’ancien Premier ministre a hier soir défini sa méthode : apaiser, rassembler, réformer. Une manière là aussi de se démarquer de Nicolas Sarkozy.