« J'ai toujours su qu'Alain Juppé serait au rendez-vous de son destin et de celui de la France. Peu de choses pouvaient me faire plus plaisir, pour moi-même, pour lui et surtout pour notre pays. » Ces mots sont signés Jacques Chirac. Ils ne sont pas adressés à Nicolas Sarkozy pour saluer son retour dans l'arène politique, mais à l'un de ses rivaux en vue de la présidentielle, Alain Juppé. Ce dernier est candidat à la primaire que l'UMP compte organiser avant 2017.
« Si j'en avais l'énergie, j'aurais déjà réservé ma place, même petite, à son QG » de campagne, ajoute M. Chirac, 81 ans, qui s'est livré, une fois n'est pas coutume et malgré ses problèmes de santé, au chef du service politique du Figaro Philippe Goulliaud. Une prise de parole rare, mais qui n'a toutefois rien d'étonnante. Déjà, en 2011, l'ancien président avait confié devant les caméras au candidat François Hollande qu'il voterait pour lui « sauf si Juppé se présente ! »
Pour Bernadette Chirac, Juppé est « très, très froid »
Jacques Chirac n'a jamais tari d'éloges pour M. Juppé, le « meilleur » selon lui. Il est également de notoriété publique qu'il voue un rejet très fort à celui qui lui a succédé à la présidence, Nicolas Sarkozy. Mais ce dernier peut compter sur le soutien de son épouse, Bernadette. Elle se présente même comme « l'un de ses soldats ».
Il y a quelques jours, Mme Chirac avait d'ailleurs lancé une charge forte contre M. Juppé : « Il est très, très froid et il n'attire pas les gens », avait-elle déclaré lundi à la radio Europe 1, ajoutant : « Qu'est ce qu'Alain Juppé a à voir avec Nicolas Sarkozy ? ».
En cette fin de l'année 2014 il est désormais clair qu'à l'UMP une longue, très longue campagne présidentielle commence déjà dans la perspective de l'échéance présidentielle de 2017. Et les débats animent les foyers au sein de la famille gaulliste.