Avec notre envoyé spécial à Saint-Martin-Vésubie, Stéphane Burgatt
Des bougies et des gerbes de fleurs décorent désormais la petite vitrine du bureau de guide d’Hervé Gourdel et 600 personnes sont massées autour dans ces ruelles en silence, figées, le regard grave, comme celui de Gérard, un copain de cordée : « On a permis un ami. On a perdu un frère. On a l’habitude malheureusement de perdre des copains en montagne, mais là il n’y a pas de mots. On est vraiment triste de la façon dont ça s’est passé. C’est de la barbarie de toute façon. Il ne faut pas se voiler la face. Je ne pensais pas que ça existait encore. On a l’impression de vivre au Moyen-Age. »
Des pensées pour la famille d’Hervé Gourdel sont inscrites sur le registre de condoléances à l’entrée de la mairie. Paroles de paix aussi pour l’imam Abdelkader Beneddine : « La religion n’est pas responsable des comportements de l’extrémisme. Le mot islam, ça veut dire la paix, l’amour, la tranquillité, la confiance, même le salut. Salam, que la paix soit sur vous ! Il ne faut pas faire l’amalgame. »
En hommage au guide assassiné en Algérie, les drapeaux français resteront en berne jusqu’à dimanche. Geste assez rare, le président du Conseil français du culte musulman, Dalil Boubakeur, appelle à se réunir cet après-midi devant la Grande mosquée de Paris pour dénoncer « l'horreur barbare et sanguinaire des teroristes de l'organisation état islamique ».