Au lendemain de la diffusion de la vidéo de l'exécution d’Hervé Gourdel, les messages continuent d’affluer en masse sur les réseaux sociaux. Les mots-clefs autour du nom d’Hervé Gourdel témoignent de l’émotion qui s’est emparée du web dès l’annonce de l'assassinat. « Je ne cesse de penser à cette abomination », écrit un internaute. Un autre s’indigne : « comment peut-on tuer un innocent, c’est monstrueux ». Certains internautes citent le Coran pour dénoncer cet acte : « celui qui tue un homme, tue toute l’humanité ».
Indignation
De nombreux messages de réconfort sont également adressés à la famille. « Soutien aux proches » et « sincères condoléances aux parents et aux amis » déferlent sur la Toile. La vidéo, intitulée « message de sang pour le gouvernement français », a circulé pendant quelques temps sur les réseaux. Des images accessibles en un clic, qui ont choqué tous ceux qui ont osé les visionnées. « Je ne comprends pas comment cette vidéo a pu être mise en ligne aussi facilement sur YouTube », s’indigne un internaute. D’autres appellent à ne pas la regarder, la faire circuler ou poster des photos s’y référant.
Propagande active des jihadistes
La propagande des jiahdistes sur le web est devenue extrêmement sophistiquée et touche un maximum d’internautes avec des moyens pourtant dérisoires. Les réseaux sociaux font partie depuis longtemps de l’arsenal des organisations terroristes et sont devenus de véritables entreprises de communications massives. Sur Twitter, les groupes jihadistes distillent leurs messages de haine et de peur selon la méthode du storytelling (« raconter une histoire » en français) qui consiste, tweet après tweet, à décrire leurs exploits de la manière la plus cynique possible pour choquer l’opinion.
Un pas de plus dans cette manipulation audiovisuelle en ligne des consciences vient d’être franchi par les assassins d’Hervé Gourdel. La vidéo de son meurtre est parfaitement réalisée et a ceci d’effrayant qu’elle reprend la même mise en scène déjà employée pour les deux journalistes américains, James Foley et Steven Sotloff et pour le travailleur humanitaire britannique David Haines.
Une propagande difficile à enrayer
Google, Facebook et Twitter tentent pourtant d’interdire la propagation de ces images sur leur plateforme. Les géants du web assurent aussi surveiller étroitement les activités numériques du groupe Etat islamique.
Malheureusement, la suppression de leurs contenus propagandistes arrive après diffusion et uniquement sur plainte des internautes, leurs republications en masse sur les réseaux sociaux sont devenues maintenant incontrôlables.
Par ailleurs, les agences de sécurité gouvernementales estiment qu’il ne faut pas trop censurer les groupes extrémistes sur la Toile afin de mieux les surveiller et de pouvoir recueillir des informations sur les internautes qui les suivent.