Avec notre correspondante à Washington, Anne-Marie Capomaccio
La crainte d’un attentat sur le sol américain est réelle. Les contrôles approfondis dans les aéroports ont repris ces derniers mois. En 2001, le 11-Septembre a appris aux services de renseignements qu’ils devaient mieux surveiller les frontières. Puis, l’attentat de Boston en 2013, a réveillé une autre peur, celle de l’acte commis par un citoyen américain. Le ministère de la Justice souhaite certes travailler avec les communautés musulmanes, mais d’après l’Imam Johari Abdul Malik, le ciblage a priori des musulmans n’est pas la solution :
« Leur stratégie a été l’infiltration, l’espionnage des mosquées ou des leaders de la communauté musulmane. Cela s’est retourné contre eux car ces méthodes sont mal perçues dans l’opinion publique. Cette technique du ministère de la Justice d’infiltrer des agents provocateurs dans les groupes pour arrêter des gens qui pourraient envisager de commettre un acte illégal peut permettre d’arrêter un loup solitaire, pas quelqu’un qui fait partie d’un réseau, surtout parce que le réseau a été créé de toutes pièces par la force publique, pas par des terroristes de l’intérieur. »
Pour cet imam, la meilleure façon d’intercepter un individu qui semble prêt à franchir le pas vers la radicalisation : « C’est lorsque les amis, la famille, les voisins de la communauté musulmane remarquent que quelque chose ne va pas. » Le risque du « loup solitaire » qui commet un attentat est le moins prévisible.
Et c’est ce qui alimente notamment la polémique ici sur la sécurité du président. L’intrus de la Maison Blanche, qui est parvenu vendredi 19 septembre à entrer dans le bâtiment en quelques secondes, provoque l’émoi général. Si les services de renseignement ne parviennent pas à protéger Barack Obama, demandent de nombreux parlementaires, qu’en est-il du commun des mortels ?