L’Autorité de la concurrence ne mâche pas ses mots. « Les autoroutes affichent toutes une rentabilité exceptionnelle. Et cette rentabilité n’apparaît justifié ni par leurs coûts ni par les risques auxquelles elles sont exposées », dit-elle.
Pour justifier la hausse des prix des péages, les sociétés concessionnaires évoquent le poids de la dette. Faux, répond l’institution qui dénonce plutôt un mode de gestion qui sert les intérêts des actionnaires, à qui les bénéfices sont distribués en totalité.
Devant cette dérive, l’Etat est « défaillant », estime l’Autorité de la concurrence. Un jugement dont la Cour des comptes s’est fait l’écho l’été dernier. Il existe un déséquilibre des forces entre une administration isolée et des entreprises puissantes qui influent sur les prises de décision de l’Etat.
Recommandations
Pour remédier à cette situation, l’Autorité fait plusieurs recommandations : indexer les péages sur l’inflation par exemple, établir leur montant en fonction du trafic ou encore exiger le réinvestissement d’une partie des bénéfices ainsi qu’un partage avec l’Etat.
Mais les contrats sont bétonnés et les concessions bloquées jusqu’en 2027 et 2033. L’Autorité propose donc une remise à plat du plan de relance autoroutier actuellement sur la table de la Commission à Bruxelles.