Accident de Brétigny: après RFF, la SNCF mise en examen

Après Réseau Ferré de France (RFF), mardi 16 septembre, c'est au tour de la SNCF d'être mise en examen ce jeudi pour homicides et blessures involontaires dans le cadre de l'enquête sur la catastrophe ferroviaire de Brétigny-sur-Orge. En juillet dernier, un rapport d'experts judiciaires avait sévèrement mis en cause les règles de maintenance sur ce site, situé à 40 kilomètres au sud de Paris.

Cette nouvelle étape dans l'instruction était très attendue par les victimes et leurs familles, car c'est le débat contradictoire, face aux juges, qui permettra de faire toute la lumière sur cet accident. « La Cour des comptes en 2008 avait dénoncé le flou de la répartition des compétences entre RFF et SNCF. Si on ne sait pas qui décide quoi, qui est opérationnel, c’est déjà un problème en terme de sécurité », dit Stéphane Gicquel, secrétaire général de la Fédération nationale des victimes d'attentats et d'accidents collectifs.

En juillet dernier, un rapport accablant pointait du doigt les règles de maintenance sur le site de l'accident et un état de délabrement des voies jamais vu ailleurs. Mais selon Didier Aubert, secrétaire général de la CFDT Cheminots, la responsabilité est ailleurs : « Il manque un interlocuteur et pas des moindres dans cette mise en examen, c’est celle de l’Etat qui n’a pas su prendre ses responsabilités pendant des dizaines d’années vis-à-vis du financement des infrastructures ferroviaires. » Et d'ajouter : « Globalement, le manque de moyens s’est traduit par une baisse des niveaux d’investissement, par une baisse des niveaux de maintenance. Donc c’est lui, pour nous, qui est responsable et les gouvernements successifs depuis trente ans. »

En attendant, RFF et la SNCF jouent la carte de la transparence. Les deux entités, qui fusionneront en janvier prochain, assurent avoir placé la sécurité ferroviaire en tête de leurs priorités.

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