Brétigny: hommage aux victimes un an après la catastrophe ferroviaire

La catastrophe de Brétigny, c'était il y a un an. Le déraillement du train Paris-Limoges, qui avait fait sept morts et des dizaines de blessés, reste l'accident ferroviaire le plus grave depuis plus de 20 ans en France. Une cérémonie a eu lieu samedi après-midi à la gare de Brétigny-sur-Orge, dans le sud de Paris, en présence de témoins du drames ou de rescapés.

A 17h11 précisément, la sirène a retenti dans les rues de Brétigny ce samedi. C'est à cette heure précise qu'a eu lieu l'accident il y a un an jour pour jour. Une minute de silence a ensuite été observée. Puis, dans son discours, le maire de la ville a tenu à rendre hommage aux équipes de secours. « Nombre de témoins de cette gare sens dessus dessous ont vu la puissance d'engagement des forces de l'ordre et des secours. Chacun fut frappé par le courage individuel qui se manifestait là », a rappelé Nicolas Méary-Maire.

Une rose blanche à la main, quelques dizaines de personnes étaient venues se recueillir devant la gare. Une dizaine de victimes de l'accident avait aussi fait le déplacement. Des images marquantes : des gorges nouées, des yeux embués, le silence. Cette étape était importante, explique Thierry Gomes, président de l'association Entraide et défense des victimes de la catastrophe : « C’est là notre moment de recueillement le plus fort, qui nous permettra de nous souvenir bien sûr, mais aussi de nous aider à nous reconstruire. »

Sous la plaque commémorative, le secrétaire d'Etat aux Transports, Frédéric Cuvillier, est venu déposer une gerbe de fleurs. Sur une table, un livre d'or était installé pour recueillir les témoignages et les messages de soutien.

Thierry Gomes attend maintenant que la justice apporte des réponses aux victimes. « Rien n’est oublié, c’est toujours au sein des victimes, dans leur fond intérieur. Cette catastrophe est un terrible drame qu’il ne faudra plus jamais que l’on connaisse. Notre combat, à travers notre association, c’est de trouver des moyens pour que les personnes qui nous représentent corrigent leurs erreurs. Donc, il faut que les chaînes de responsabilité soient déterminées et que la justice fasse son œuvre », estime-t-il.

Révélé il y a une semaine, un rapport d'expert évoque un « état de délabrement jamais vu » du réseau ferré et déplore le manque de maintenance. Des conclusions rejetées par la SNCF. « Des gens sont morts sur ce quai. Des gens vivent encore und rame quotidien. Donc il y a de la colère, bien sûr, car quand on lit ce rapport, c'est accablant. Mais il y a surtout de l'incompréhension. Donc, nous avons énormément de questions et on attend de la justice d'avoir des réponses », confie Thierry Gomes.

« On a des petits flashback »

Cet accident a en effet laissé des souvenirs encore douloureux. Beaucoup de rescapés souffrent de traumatismes psychologiques. Certains sont encore lourdement handicapés. Céline était parmi les quelque 200 victimes et leurs familles qui se sont recueillies aujourd'hui, en privé, dans un gymnase. Elle était dans la quatrième voiture du train, celle qui s'est couchée pendant le déraillement. Un an après, le choc est encore là, confie-t-elle.

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