Avec notre envoyé spécial à Lomme, Valérie Gas
Même si Martine Aubry se fâche presque lorsqu’on lui parle de retour et assène du tac au tac : « Je n’ai jamais arrêté de penser », c’est bien d’un retour qu’il s’agit. Ce retour de Martine Aubry est organisé méthodiquement depuis l’été, l’objectif affiché étant de convaincre François Hollande et Manuel Valls d’accepter des inflexions à leur politique pour sauver le quinquennat.
Après deux ans de silence, et on le comprend à demi mot de conseil discret, Martine Aubry change de stratégie et s’exprime publiquement alors même qu’au sein du PS, le groupe des députés frondeurs est entré dans un rapport de force avec le gouvernement à l’Assemblée nationale.
Mais, Martine Aubry ne veut pas apparaître comme la chef de file de ces contestataires et quand on l’interroge sur la menace que les frondeurs font peser sur le vote de confiance la semaine prochaine, elle botte en touche et répond : « Je suis pour l’indépendance de chacun ».
La maire de Lille se place en position d’intermédiaire au service du rassemblement des socialistes, mais elle prévient « L’unité, il ne suffit pas d’en parler, il faut en créer les conditions ». C’est pour cela qu’elle va faire des propositions concrètes dans le cadre des états généraux du PS, des propositions qu’elle défendra ensuite dans les médias. Avis à François Hollande et à Manuel Valls, Martine Aubry veut peser.