Elle est de retour, et elle veut que ça se sache. C’est dans un café parisien que Martine Aubry a décidé de taper du poing sur la table... Sa cible : la future fusion des régions Nord-Pas-de-Calais et de la Picardie. Une aberration économique et sociale pour la maire de Lille : « Je m'exprime parce que c'est grave, parce qu'il y a une grande réforme de décentralisation à faire et qu'ajourd'hui on n'en voit pas la vision gobale. Nous sommes deux régions plantées par la crise, avec l'incapacité de les tirer vers le haut si elles étaient réunies. »
Pour préparer un éventuel rapprochement, les élus PS de la région réclament donc un délai de deux ans. Mais pour l’heure, Martine Aubry dénonce la précipitation et même le chantage auxquels doivent faire face les élus locaux sous la pression du gouvernement :« J'aime pas les pressions sur les hommes, j'aime pas le chantage. Ce qu'on vit actuellement est un peu pénible. Et c'est aussi pour cela que j'ai décidé de m'exprimer. Je m'exprimerai aussi sur les autres questions, toujours dans le même esprit : repartir de la vision et des valeurs et faire des propositions qui soient utiles. Je pense qu'on a fait des belles choses, je pense qu'on en a loupé d'autres. Il n'est pas trop tard pour réussir le quinquennat. »
Et elle a bien l’intention de prendre part à cette réussite. Quitte à décocher quelques flèches en direction du pouvoir.