Tout à commencé dimanche, à la fête de la rose de Frangy-en-Bresse. La genèse de ce remaniement, elle s'est jouée sur une estrade. A la tribune, Arnaud Montebourg en chemise blanche, l'air décontracté, encore ministre de l'Economie s'est montré très virulent envers l'exécutif. Il affirme qu'il lui a demandé « une inflexion majeure de sa politique économique ». Ce que Manuel Valls avait exclu, une semaine plus tôt... Benoît Hamon lui a emboîté le pas. Le ministre de l'Education a rappelé le Président à ses engagements de 2012.
C'est là que tout commence et que Matignon prend la mouche. En début de soirée, l'entourage de Manuel Valls laisse entendre qu'Arnaud Montebourg a franchi « une ligne jaune ». Il ajoute que le Premier ministre est décidé à agir. C'est la que s'achève le premier acte du remaniement.
Acte II : la démission du gouvernement
Le second acte débute lundi matin, peu avant 9 heures et demie. L'Elysée annonce la démission du premier gouvernement Valls. Dans un communiqué, il indique la formation d'une équipe « en cohérence avec les orientations retenues » par le Président. Les cartes du pouvoir sont rebattues et pour Arnaud Montebourg, rien ne va plus...
Mais c'est Aurélie Filippetti qui annonce la première son départ. Dans une lettre à Manuel Valls et François Hollande, elle indique choisir « la loyauté à ses idéaux » et claque la porte de la rue de Valois. Mais c'est Bercy qui attire tous les regards... C'est là qu'Arnaud Montebourg grille la politesse à Manuel Valls et devance l'annonce de son absence du nouveau gouvernement...
Arnaud Montebourg en profite pour indiquer que Benoît Hamon ne rempilera pas non plus. Lundi soir, trois noms sont donc écartés de la nouvelle équipe de Manuel Valls. Le Premier ministre s'entretient depuis 18h30 avec le président de la République. Ils décident qui sera sur la liste du secrétaire général de l'Elysée. C'est lui qui annoncera demain la composition de la nouvelle équipe de Manuel Valls.