On n'échappe pas à la force des images et celles-ci, enregistrées par le téléphone portable d'un autre résident du centre d'accueil pour demandeurs d'asile (CADA), sont saisissantes. Une heure avant le père a été interpellé. Mais les policiers reviennent. C'est alors que la porte de l'appartement est brisée. La mère de famille ne cesse de hurler d'effroi et de se débattre, tandis qu'on lui fait descendre de force les trois étages de l'immeuble. Pendant ce temps, ses deux enfants de 7 ans et 7 mois sont maintenus en position allongée par des policiers en tenue.
Aussitôt, les associations concernées ont fait part de leur totale désapprobation. Le Réseau éducation sans frontières a dénoncé des « brutalités dégradantes et des gestes qui heurtent la conscience » ; l'Ordre de Malte, également, a critiqué les méthodes employées par les policiers.
Au sein même du Parti socialiste, déjà ébranlé en octobre 2013 par l'affaire Léonarda, le malaise est sensible. Dans un communiqué, ses dirigeants somment le gouvernement de faire toute la lumière sur cette « affaire qui ne peut que choquer ». De fait, non seulement la police avait promis au père qu'elle ne reviendrait pas chercher les autres membres de la famille, mais, à trois jours près, elle n'était plus expulsable.