Visiblement, Anne Sophie Leclerce n'avait prêté aucune attention à cette plainte déposée par un mouvement antiraciste guyanais, et dont c'était saisie la justice. Renvoyée devant le tribunal de Cayenne pour injures publiques à caractère raciale et provocation publique à la discrimination, elle n'avait même pas mandaté son avocat à l’audience.
Le jugement est tombé. Il est sévère : neuf mois de prison assortie d'une amende de 50 000 euros. Mais les faits sont graves. Poursuivie pour provocation à la haine raciale, la commerçante ardennaise encourait d'ailleurs une peine de cinq ans de prison.
Alors dans la précipitation, son avocat, Me Jacques Erb, tente de bâtir une ligne de défense. Sa cliente, plaide-t-il, n'est pas raciste. « Je ne sais pas pourquoi ma cliente a été prise en victime expiatoire étant donné qu’elle n’est aucunement raciste, dit-il. Elle est simplement nationaliste économique, puisque ce qu'elle ne pardonnait pas à Madame Taubira, c'est d'avoir d’avoir été indépendantiste. Voilà pourquoi elle est devenue hargneuse. Dans ma plaidoirie, j’irai beaucoup plus loin. »
Ce photomontage comparant Christiane Taubira à un singe, c'était de l'humour, assure de son côté Anne Sophie Leclerce. Dira-t-elle la même chose devant une cour d'appel ?
« Rassurant » pour SOS Racisme
En attendant, SOS Racisme s'est félicité de cette condamnation exemplaire. Anne-Sophie Leclerce était candidate à des fonctions de représentation populaire, ce qui justifie pour l'organisation la décision de la soumettre à de la prison ferme.
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