Fallait-il oui ou non lancer une procédure d’exclusion à l’encontre de Jérôme Lavrilleux, qui avait reconnu l’existence d’un système de double facturation durant la dernière campagne présidentielle ? La question a suscité un débat hier soir à l’UMP. Sur la trentaine de membres présents, une vingtaine ont voté pour. Une dizaine d’élus se sont en revanche abstenus. Michèle Tabarot, l’ex-bras droit de Jean-François Copé, a été la seule à se prononcer contre.
« Il a été l’autre jour en garde à vue, je ne sais pas ce que la justice va décider, estime la députée et ancienne secrétaire générale de l’UMP. Je pense qu’on peut se donner un tout petit peu de temps. Il y a un certain nombre de nos amis, de nos collègues qui dans le passé ont eu des condamnations, et nous n’avons pas été aussi rapides dans nos décisions. »
« On découvre un système »
Une commission va maintenant se réunir pour statuer sur « le cas Lavrilleux ». En attendant, ce dernier est suspendu du parti. D’autres subiront-ils le même sort à l’avenir ? L’hypothèse n’est pas à exclure. Au cœur du soupçon, les responsables du groupe UMP à l’Assemblée. Ils auraient payé plus de 5 millions d’euros de prestations à Bygmalion entre 2008 et 2013, selon le Canard enchaîné de ce mercredi 25 juin.
« On découvre un système, explique le député filloniste Eric Ciotti. Les parlementaires, comme les militants ont été tenus à l’écart de ces informations. On connait aujourd’hui à peu près autour de qui tournait ce système. Je dirais que l’essentiel, maintenant c’est de reconstruire, c’est de tourner la page. »
« Tourner la page » ? Pas sûr que l’UMP y parvienne rapidement. Les enquêtes judiciaires en cours pourraient en effet venir un peu plus ternir son image. En attendant, interrogé sur une éventuelle participation aux primaires de l'UMP pour 2017, l'ancien Premier ministre Alain Juppé a répondu par l'affirmative.