« L'UMP est en danger », a déclaré Alain Juppé ce lundi après-midi. Le maire de Bordeaux, qui fait parti du triumvirat provisoirement chargé de la direction du parti, juge la tâche difficile : « Sauver l'UMP, ce n'est pas gagné. L'UMP est (...) en danger financier et en danger aussi politique avec l'accumulation des scandales. » Une situation compliquée au sujet de laquelle Alain Juppé s'est entretenu avec celui autour duquel tout tourne : Nicolas Sarkozy. Les deux hommes devraient d'ailleurs se voir prochainement, a annoncé Alain Juppé, l'un des membres du triumvirat qui dirige provisoirement le parti.
Le président du groupe UMP à l'Assemblée Christian Jacob a assuré lundi avoir tenu secret le prêt de 3 millions d'euros accordé en 2012 à son mouvement pour ne pas « mettre sur la place publique » la situation du parti, qui était « en cessation de paiement ». Interrogé par le journal Le Figaro sur ce prêt, Christian Jacob répète avoir « agi en toute conscience » à un moment où le parti « était en grande difficulté », après l'échec aux élections présidentielle et législatives.
Christian Jacob va devoir s'expliquer mardi matin en réunion du groupe. Le président du groupe UMP a beau avoir expliqué qu'il n'y avait rien d'illégal dans le fait de prêter de l'argent à l'UMP, certains députés estiment qu'il a essayé de dissimuler les choses en n'informant pas les députés. Ils souhaitent donc des explications, qu’ils vont directement demander à l'intéressé lors d'une réunion du groupe qui s'annonce encore une fois houleuse.
Et pour cause, ce prêt révélé par Mediapart, c'est la cerise sur le gâteau alors que l'UMP est au bord de l'implosion après les révélations sur les fausses factures réalisées par la société Bygmalion. C'est surtout l'élément qui pourrait montrer que les dérives du financement de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2012 étaient connues puisqu'il s'agissait d'en éponger une partie.
Connues jusqu'à quel point et par qui ? Ce sont les questions qui restent encore sans réponse. Mais forcément, le fait que Christian Jacob soit un proche de Jean-François Copé relance les supputations, surtout chez les « fillonnistes ». L'un d'entre eux, le député de Paris Pierre Lellouche, a jugé l'affaire « gravissime » et s'est même interrogé sur l'avenir de l'UMP.