Crise à l'UMP : le bureau politique du parti trouve un compromis

Le bureau politique de l'Union pour un mouvement populaire (UMP), parti de l'ancien chef d'Etat français Nicolas Sarkozy, s'est mis d'accord sur la mise en place d'une direction provisoire, ce mardi 10 juin 2014, en attendant la tenue d'un congrès à l'automne. Trois anciens Premiers ministres vont prendre la direction provisoire du mouvement après la démission contrainte de son président Jean-François Copé. Luc Chatel sera secrétaire général.

Les quelque 50 membres du bureau politique de l'UMP, sorte de vaste gouvernement du parti, ont tranché à l'unanimité : un triumvirat composé de trois anciens Premiers ministres (Alain Juppé, François Fillon et Jean-Pierre Raffarin) prend officiellement la direction provisoire du mouvement. Quant à l'ancien ministre Luc Chatel, il s'occupera des affaires courantes au poste de secrétaire général.

L'objectif consistait à sauver l'UMP de la crise dans laquelle l'affaire Bygmalion l'a plongé, elle qui a coûté sa place de président du mouvement à Jean-François Copé. Le bureau politique, très chahuté, a duré deux heures. Les discussions ont été franches et viriles, selon des participants.

A la sortie, la sarkozyste Nadine Morano a fait valoir que le compromis trouvé « était la seule solution pour sauver le parti d'une mort annoncée ». « L'UMP est sauvée », s'est félicité Jean-Pierre Raffarin, avant d'ajouter : « Enfin, pour le moment... »

Cette répartition des rôles a été approuvée par toutes les tendances représentées, que ce soit les sarkozystes, les copéistes et les partisans du tandem Fillon-Juppé. Un nouveau président de l'UMP devra être élu à l'automne, au plus tard en novembre, selon Alain Juppé.

Derrière la désignation de ce potentiel homme fort de la droite française, la question du candidat à la présidentielle (et de son mode de désignation) est posée. Bon nombre de ténors de l'UMP souhaitent que le mouvement s'aligne sur le processus initié par la gauche en 2011, avec la désignation de François Hollande lors d'une primaire ouverte non plus seulement aux militants du Parti socialiste, mais aussi aux sympathisants de la gauche.

Nicolas Sarkozy n'a pas exclu de redevenir le poulain de l'UMP pour 2017. Il pourrait tenter de reprendre la tête du parti à l'automne. Or, en tant qu'ancien président, il souhaiterait être désigné candidat sans se plier à l'exercice d'une primaire.


Réaction de Luc Chatel, nouveau secrétaire général du parti, à l'issue de la réunion :

« Le bureau politique de l'UMP, ce soir, a fait preuve de sens des responsabilités, et c'est une nouvelle ère qui s'ouvre, qui va être basée sur l'apaisement. Nous avons besoin d'apaisement pour organiser un congrès en toute transparence, et que les militants puissent choisir leur dirigeant de l'UMP à l'automne prochain. Je crois que c'est une solution d'équilibre, avec un trio d'anciens Premiers ministres qui m'ont demandé d'être secrétaire général, et donc de gérer au quotidien le parti dans le cadre de cet intérim.

Il y a eu des discussions franches et viriles, mais c'est normal. Nous sommes là pour parler, pour échanger. Ce que je retiens, c'est l'unanimité, un point d'arrivée qui permet un sursaut salutaire à l'UMP. Beaucoup avaient enterré l'UMP, nous-mêmes étions inquiets par cette réunion, parce que nous voyons bien les tensions, mais je crois que la solution qui a consisté à allier une solution politique à une solution juridique a été la meilleure. »

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