Ce sera donc le deuxième procès lié au génocide rwandais en France. En mars dernier, Pascal Simbikangwa a été condamné à 25 ans de réclusion. Mais ce deuxième procès ne ressemblera pas au premier.
Pascal Simbikangwa était accusé d'avoir planifié le génocide, d'être de ceux qui ont mis en place cette machine de mort. Proche de l'ancien président Habyarymana, cadre du régime en place en 1994, la justice lui reprochait d'avoir donné des instructions aux génocidaires et d'avoir livré des armes aux barrières. Mais il n'était pas accusé d'avoir tué lui-même. Ce fut donc un procès sans victime identifiée.
Des victimes appelées à témoigner
Cette fois-ci, il y aura à la barre des personnes qui accuseront les deux hommes d'avoir tué leurs proches. Car Octavien Ngenzi et Tito Barahira sont accusés d'avoir supervisé mais aussi pris part activement au massacre de centaines de Tutsis à Kabarondo le 13 avril 1994. Ces Tutsis avaient trouvé refuge dans l'église de cette commune dont les deux hommes étaient ou avaient été maires.
Neuf victimes ou proches de victimes sont parties civiles dans ce procès et seront donc amenés à témoigner. Les associations espèrent que d'autres témoins seront appelés à la barre, que la cour d'assises les fera venir du Rwanda, comme ce fut le cas dans le procès Simbikangwa.
Plus d'une vingtaine d'enquêtes sont en cours au pôle « crimes contre l'humanité » du tribunal de grande instance de Paris sur des Rwandais soupçonnés d'avoir participé aux massacres.