Après les rumeurs concernant l'éventuelle démission des chefs d'état-major français en cas de nouvelle coupes budgétaires, c'est le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian qui monte au créneau. Depuis des mois, il se présente comme le défenseur de la condition des militaires mais, déja, l'adoption de la loi de programmation militaire 2014-2019 avait sucité une vive inquiétude dans les rangs de l'armée.
L'an dernier, pourtant, François Hollande avait promis de consacrer à la défense 31,4 milliards d'euros par an dans les années à venir, en comptant toutefois sur la vente d'une partie des biens de l'armée pour boucler le budget. Ces 355 millions d'euros d'économies en plus à partir de 2014 risquent donc de très mal passer au sein de l'institution. Jean-Yves Le Drian s'est donc fendu d'une lettre au Premier ministre, Manuel Valls, dans laquelle il évoque de « très lourdes conséquences », « un climat social dans les armées proche de l'exaspération », avec toujours 34 000 postes supplémentaires à supprimer. Le ministre menace de reporter de deux à trois ans les programmes d'armement prévus dès cette année avec les conséquences que cela pourrait avoir dans l'industrie de la défense qui réprésente 165 000 emplois en France.
Enfin, le ministre de la Défense souligne que, dans ce contexte, l'armée de terre, « sous équipée » sera rapidement dans l'incapacité de mener de nouvelles opérations. En 2015, elle perdra deux régiments supplémentaires.
Manuel Valls a réagi ce vendredi. Il a assuré que la loi de programmation militaire 2014-2019 serait « totalement préservée » d'éventuels efforts budgétaires. « Il est temps de tourner la page de ce débat, de ces rumeurs », a ajouté le Premier ministre.