Ce déplacement de Jean-Yves Le Drian devait officiellement tourner la page de l'opération Serval au Mali. Rien n'est remis en cause, les effectifs français vont bien continuer à descendre, de 1 600 actuellement à un millier d'hommes avant l'été. En réalité, les militaires français ont quasiment bouclé leurs valises. L'armée française est en période de relève et tout cela est prévu depuis des mois.
Poste de commandement tout neuf
Au Tchad, à Ndjamena, un poste de commandement tout neuf est prêt à accueillir le général Marc Foucaud et son état-major aujourd'hui basé à Bamako. Lorsque le transfert sera ordonné, l’état-major de Serval, soit environ 200 hommes, ira s'installer au Tchad. Initialement, cela devait avoir lieu le 27 mai. Le général français conservera son commandement jusqu'à l'été supervisant les moyens de Serval, ceux d'Epervier et ceux de l'armée de l'air à Niamey au Niger afin d'opérer dans toute la bande sahélo-saharienne. A Bamako, presque tout sera ensuite démonté. Il ne restera qu'une dizaine d'hommes à l'aéroport pour les missions de transit des avions-cargos.
1 000 hommes restent à Gao
Dimanche, Jean-Yves Le Drian devait assister à une cérémonie marquant la remise officielle du camp Boiteux de Bamako aux autorités maliennes. C'est à Gao au Nord que les Français feront porter leurs efforts, en conservant environ 1 000 hommes. Toute cette manœuvre devait être fortement médiatisée, une trentaine de journalistes et de parlementaires avaient été invités. Un voyage officiellement reporté, compte tenu « des circonstances des ces dernières 48 heures ». Les manifestations contre Serval n'y sont sûrement pas pour rien.