Mali: à la télévision, IBK condamne les violences à Kidal

Dans une intervention télévisée ce lundi soir, le président malien Ibrahim Boubacar Keïta a fermement condamné les violences et les rebelles touaregs qui, affirme-t-il, se sont coalisés avec les groupes islamistes. Le président a néanmoins laissé la porte ouverte au dialogue.

Le chef de l'Etat malien a manié la fermeté et la mesure pour répondre aux attentes de son opinion publique et de la communauté internationale

 

Le président IBK est pris entre deux feux : une opinion publique remontée à bloc contre « ces irrédentistes touaregs qui empêchent l'armée et l'administration malienne de se déployer normalement sur l'ensemble du territoire », une opinion publique malienne qui attend de celui qu'elle a élu il y a moins d'un an, de la fermeté vis-à-vis des groupes armés du nord.

Certains dans l'entourage du chef de l'Etat, souhaitent éviter toute négociation directe avec des mouvements qualifiés de « faux nez » de jihadistes, et prônent la méthode forte : reprendre militairement Kidal sans tenir compte des engagements internationaux ni du rapport de force sur le terrain. A tous ces gens-là, IBK a répondu en parlant de « déclaration de guerre contre ces terroristes qui ont exécuté froidement des citoyens maliens ».

Mais le président malien nuance aussitôt son propos : pas question de renoncer à l'option de la paix. Il se dit prêt à retourner à la table des négociations en invitant toutes les parties à respecter leurs engagements.

Cette option de la « mesure » est également partagée par des soutiens du chef de l'Etat lucides sur les conséquences d'une reprise des combats au Nord pour l'avenir du pays. Des conseillers du président ou des ministres maliens qui étaient les premiers vendredi soir à juger « inopportun » le déplacement du Premier ministre à Kidal, conscients des risques de dérapage sur le terrain.

 

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