Elections européennes: Sarkozy réitère le coup de la tribune

A trois jours des élections européennes, Nicolas Sarkozy sort de son silence. Dans une tribune dans l’hebdomadaire Le Point, l'ancien président français livre un véritable plaidoyer pro-européen, tout en plaidant en faveur d'une suspension immédiate de Shengen.

C'est une véritable déclaration d'amour à l'Europe que l'ex-président n'hésite pas à qualifier de « trésor ». Pour autant, il estime qu’il est urgent aujourd’hui de la réformer, de « corriger » ce qu'il appelle « les dérives de l’Union » avec, à ses yeux, deux grandes priorités.

La première concerne l’immigration : il faut « suspendre immédiatement Schengen », le traité de libre circulation « qui a échoué », estime-t-il, pour le « remplacer par un Schengen 2 » et permettre une meilleure maîtrise des flux migratoires. Les Etats membres ne pourraient adhérer à ce Schengen 2, écrit Nicolas Sarkozy, « qu'après avoir adopté une même politique d’immigration ».

Deuxième priorité : la création d'une grande zone économique franco-allemande au cœur de la zone euro, avec plus de convergence sociale et fiscale. Bref, une Europe resserrée autour des 18 pays de la zone euro et sous le leadership de Paris et Berlin.

Des idées, somme toute, assez iconoclastes, pas nouvelles chez l'ancien président mais dont on peut-être sûr qu'elles seront débattues. Et c’est bien là l'objectif de Nicolas Sarkozy, faire parler de lui, revenir au premier plan à la veille des européennes.

Un message pour ses adversaires, internes et externes

Hors de question pour le « vrai-faux retraité » de la vie politique de sortir des écrans radars. Il avait déjà publié une tribune à la veille des municipales, ce qui lui avait permis ensuite de se targuer d'avoir contribué à la victoire de l'UMP. II récidive aujourdhui, avec cette même volonté d'exister, de mettre en avant sa stature et son expérience de chef d'Etat dans l'optique bien sûr de son grand retour en 2017.

Si l’UMP l'emporte dimanche, il prendra sa part dans la victoire. Et si le FN devait devancer l'UMP, il pourrait à tout le moins se prévaloir de ne pas être resté les bras croisés. C’est à nouveau une manière de rester dans la course pour la prochaine présidentielle face au président Hollande, dont le parti devrait essuyer une nouvelle défaite dimanche, mais également face à ceux qui le défient au sein même de sa propre famille, comme son ancien Premier François Fillon.

Ce dernier n'a d'ailleurs pas caché pas son agacement face à cette tribune de Nicolas Sarkozy, en estimant que si « elle est utile », ce n'est pas « l'événement central de la campagne européenne ».

Partager :