Pour convaincre, Manuel Valls va au contact. C’est sa marque de fabrique. « Ne nous parlons pas qu’à nous-mêmes, parlons d’abord aux Français. Les Français attendent du courage, de la vérité, du volontarisme et de la justice. » Ce jeudi matin, dans une PME d’Eure-et-Loir qui bénéficie déjà d’allègements de charges et attend ceux du pacte de responsabilité, le Premier ministre échange avec des salariés attentifs : « On râle toujours, hein ? Sinon on ne serait pas français, plaisante-t-il. Bon, maintenant il faut aller de l’avant. »
Poursuivre l'œuvre du président
Manuel Valls met les rieurs et l’opinion de son coté, mais sans oublier la tactique politique. Annonce de concessions pour les râleurs que sont certains députés et affirmation de son autorité : « Je ne doute pas du choix de la majorité mardi prochain. Il en va de sa responsabilité que de poursuivre l’œuvre engagée par le président de la République. »
Avertissement sans nuance
Sans le dire, le Premier ministre agite la menace. Un rejet du plan, c’est une crise politique qui se profile, et peut-être une dissolution de l’Assemblée, rêvent certains à droite. « Les Français ont besoin d’apaisement, de rassemblement et de beaucoup de travail sur le terrain, martèle Manuel Valls. Et non pas de rêves, qui ressembleraient d’ailleurs à des cauchemars. » Un avertissement sans nuance pour faire monter la pression sur les épaules des parlementaires.