Malade et affaibli par un grave accident vasculaire cérébral l'année dernière, Abdelaziz Bouteflika se représente à l’élection présidentielle en Algérie. Il ne fait pratiquement plus d'apparitions publiques et, en Algérie, ce sont ses ministres qui font campagne pour lui. Face à lui, Ali Benflis, son principal adversaire, craint déjà la fraude électorale. Aux précédentes élections, il avait remporté 6% des voix face à Abdelaziz Bouteflika, qui avait obtenu plus de 90% des suffrages exprimés.
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C’est dans ce contexte que l'ambassade d'Algérie a publié la liste des bureaux de vote dans l’Hexagone : 18 en tout. Tandis que la campagne présidentielle fait rage en Algérie, c'est logiquement qu'elle s'est invitée en France. Car chaque voix est importante et la communauté algérienne de France compte 1,8 million de personnes, soit plus de 80% de la diaspora algérienne dans le monde.
Forte abstention attendue
Les militants des candidats ont écumé les marchés et places de France. Des arrière-boutiques sont transformées en local politique, et les affiches des candidats s'étalent sur les murs des quartiers où la communauté est installée. Mais au sein de la diaspora algérienne, c'est l'abstention qui risque de remporter l'élection. Traditionnellement, les Algériens établis à l'étranger votent très peu. Aux présidentielles de 2009, à peine plus d'un tiers des électeurs s'étaient rendus aux urnes. Alors qu'en Algérie, les trois quarts des électeurs étaient allés voter.
En France, les militants s'attendent cette année à une participation en baisse. C'est essentiellement l'électorat traditionnel, fidèle à Bouteflika, qui se déplace. Le président a recueilli 87% des voix des Algériens de l'étranger au dernier scrutin. Un électorat plutôt âgé, qui a vécu les privations et la tragédie du terrorisme dans les années 1990. Les jeunes, eux, attendent peu de ces élections. Et sûrement pas qu'elle apporte le changement tant espéré.