L'Afrique est au centre du dossier Uramin. Cette société canadienne était en effet détentrice de concessions pour des mines d'uranium en Namibie, en Afrique du Sud et en République centrafricaine. La plus intéressante de ces mines était, en théorie, la mine de Trekkopje en Namibie. A l'époque du rachat du site par Areva, en 2007, la demande mondiale d'uranium était forte et les cours étaient élevés. D'où, probablement, le prix payé par le géant du nucléaire, Areva : 2,5 milliards de dollars (1,8 milliard d’euros). Mais cinq ans plus tard, Anne Lauvergeon est limogée par le président Nicolas Sarkozy. Et Areva est obligée de se rendre à l'évidence : la crise mondiale et la catastrophe de Fukushima sont passées par là. Uramin n'est plus qu'un miroir aux alouettes. Areva est obligée de diviser la valeur de cet actif par cinq.
Pas de malversations, mais des problème de gouvernance
Une enquête interne, puis un rapport parlementaire concluent à l'absence de malversations de la part d'Anne Lauvergeon. Mais des dysfonctionnements en matière de gouvernance de l'entreprise sont relevés. La Cour des comptes les pointe aussi, dans un rapport qui sera publié au mois de mai prochain et dont les conclusions ont déjà été transmises au parquet financier national. L’enquête préliminaire porte sur des faits de « présentation ou publication de comptes inexacts ou infidèles », de « diffusion d’informations fausses ou trompeuses » et de « faux et usage de faux », selon le journal Le Monde, qui a révélé l’information ce jeudi 10 avril.